Santé émotionnelle et bien-être des pasteurs : Des limites saines

Nouvelles septembre 27, 2023

La version finale éditée sera bientôt disponible

S’il néglige son foyer pour les soucis de dehors, le prédicateur n’a aucune excuse. Le bien-être spirituel de sa famille passe avant tout. Au jour du règlement des comptes, Dieu lui demandera ce qu’il a fait pour amener au Christ ceux qu’il a lui-même procréés. Les plus grands bienfaits apportés aux autres ne peuvent le dispenser, aux yeux de Dieu, du soin qu’il doit à ses enfants. (White, Le Foyer Chrétien, 2000, p. 339)

Le blog de cette semaine traite de la santé émotionnelle des pasteurs et est tiré du livre Mending Ministers on Their Wellness Journey[1] [Rétablir les clergés sur leur parcours de mieux-être], qui s’appuie sur des recherches récentes sur la santé des pasteurs adventistes dans la division nord-américaine. [2]

Mending Ministers donne l’exemple d’instructions données aux passager d’un avion selon lesquelles, si les masques à oxygène sont libérés, ils doivent ajuster leurs propres masques avant d’aider les autres.  C’est l’essence même de l’autosoin.  Nous devons prendre soin de nous-même de ces soins personnels.  Nous devons prendre soin de nous-même avant de pouvoir prendre soin des autres.  C’est essentiel pour les pasteurs, qui doivent s’occuper non seulement d’eux-mêmes et de leur famille, mais aussi de congrégations entières.  L’un des aspects les plus vitaux et les plus négligés concernant le soin de soi pour les pasteurs est la création de limites saines autour d’eux-mêmes et de leurs familles.

Les limites sont des espaces délibérés et sains entre nous et les autres.  Elles nous permettent de signaler aux autres ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, ce que nous tolérons et ce que nous ne tolérerons pas.  Les limites nous protègent. Dans l’étude Drumm & Činčala de 2021, les chercheurs ont constaté que la création et le maintien de limites saines étaient essentiels pour atténuer le stress pastoral.  Les limites protègent les relations saines, en particulier avec les personnes auxquelles nous tenons le plus.

Cependant, de nombreux pasteurs ont des difficultés à établir des limites familiales parce que cela peut les faire se sentir coupable d’être infidèles aux attentes de Dieu.

Et je dois admettre que… Je n’ai pas su prendre soin de moi, et j’ai encore du m al à l’accepter. Je veux dire, je crois que les pasteurs, nous avons besoin d’apprendre comment à nous protéger… [et ne pas] se sentir coupables.  Par exemple, il n’y a rien de mal à dire : « Je ne veux pas répondre à cet appel téléphonique maintenant ». Ou « J’ai besoin de prendre ce jour de congé ». Mais si je le faisais, je me sentirais coupable, comme si je n’étais pas fidèle à mon appel. [3]

Préoccupations liées aux limites familiales

Les pasteurs ont tendance à éprouver plus de difficultés à fixer des limites personnelles et familiales que les personnes exerçant d’autres professions d’aide.  Pour les pasteurs, les frontières entre leur maison et leur église peuvent devenir perméables.  Les membres de l’église peuvent estimer qu’ils doivent avoir accès à leur pasteur à tout moment.  Et parce que le métier de pasteur est une vocation, pas seulement un travail, les pasteurs se sentent obligés d’être disponibles même lorsqu’ils passent du temps précieux à la maison et avec leur famille (Hileman, 2008). [4]

Les pasteurs peuvent avoir l’impression qu’il est égoïste de donner la priorité à leur famille, mais, comme l’oxygène dans l’avion, les pasteurs doivent donner la priorité à leur bien-être et à celui de leur famille avant même d’être en mesure de s’occuper du bien-être de leur congrégation.  « Des limites saines donnent des âmes saines.  Des limites malsaines font des âmes malsaines ». [5]

Après leur relation avec Dieu, c’est auprès de leur famille que les pasteurs trouvent la farce et la motivation de poursuivre leur mission.

Une façon de protéger le temps passé en famille est de le programmer dans le calendrier.

En même temps, les pasteurs doivent fixer des limites de temps pour le travail régulier du bureau de l’église.  Bien sûr, un bon pasteur sera toujours disponible pour répondre à une véritable urgence, mais il est nécessaire de définir à l’avance ce qui constitue une urgence.

Mending Ministers fournit des informations sur quelques mesures que les pasteurs peuvent prendre pour aider à maintenir des limites saines entre la famille et le travail. [6]

  1. Apprendre à dire non : « non » est une phrase complète et ne nécessite pas d’excuses ou d’explications.
  2. Communique ce que l’on veut (et ce que l’on ne veut pas) : une communication claire est essentielle pour fixer des limites.
  3. Établissez une attente « si…alors » et suivez-la : sachez à l’avance quelles sont vos attentes et à quoi vous attendre si elles ne sont pas respectées.

Il peut être difficile de créer et de maintenir des limites saines, et certaines personnes peuvent mal comprendre et se sentir lésées ou même négligées lorsque les pasteurs prennent du temps pour se concentrer sur eux-mêmes et leur famille, mais les pasteurs doivent s’assurer de leur propre santé afin de mieux prendre soin de leur famille ecclésiale.


Réalisé en collaboration avec l’Institut du ministère de l’Église.

Publié par ASTR le 09-27-2023


[1] Ivan Williams, Petr Činčala, and René Drumm, eds., Mending Ministers on Their Wellness Journey (Lincoln, NE: AdventSource, 2022).

[2] R. Drumm and P. Činčala, SDA Pastor Health Qualitative Study Report: What Can

and Must Be Done to Save the Health of Adventist Pastors. Unpublished report to the North

American Division of Seventh-day Adventists Ministerial Department (2021b)

[3] Drumm and Činčala, What Can and Must Be Done, pg. 21

[4] L. Hileman, L., “The Unique Needs of Protestant Clergy Families: Implications for Marriage and Family Counseling,” Journal of Spirituality in Mental Health, 10:2 (2008): 119–144.

[5] Williams, Činčala, and Drumm, Mending Ministers, pg. 114.

[6] Williams, Činčala, and Drumm, Mending Ministers, pgs. 97–98.